L'Arbre de la Renaissance

CosmosGalaxy marcha encore quelques instants pour arriver sous cet arbre imposant et majestueux. Face à cet énorme tronc de bois rugueux et bien vivant, ses branches lourdes comme de l'acier, ces feuilles au nombre incommensurable laissant passer les doux rayons solaires, CosmosGalaxy se senti tout petit. Malgré la beauté subjugante de l'endroit, il s'agissait bien de la place où son instinct l'avait guidé. Il se demandait bien comment une quelconque forme de danger pouvait traverser un endroit aussi beau.

CosmosGalaxy entendit un bruit. Aussitôt, il dégaina son épée, prêt à frapper. Quelque chose venait de bouger en arrière de l'arbre. Les sourcils froncés, l'esprit éveillé et préparé à toutes les possibilités, il contourna tranquillement l'arbre.

Toutefois, la seule chose qu'il vit fut une toute petite touffe de poils bruns clairs qui grignotait de la luzerne par terre.

- Querstit Dah? prononça CosmosGalaxy, d'un air assuré.

La petit boule de poil tourna vers CosmosGalaxy. Une toute petite tête, de gros yeux noirs, un nez bougeant sans cesse, de petites moustaches presque invisibles et enfin, de longue oreilles se dressant. C'était un lapin.
Déconcerté, CosmosGalaxy rangea son épée dans son fourreau.

- Darplin... Mos proverdan méh frask deftel, dit CosmosGalaxy.
- Tu parles une bien drôle de langue!

CosmosGalaxy fut estomaqué. Le lapin venait de parler! Les animaux possédaient donc la faculté de la parole en ces lieux inconnus! L'aventurier écarquilla les yeux au son de la voix coquette du lapin.
Il prit également conscience qu'il ne se trouvait plus à Androlozophium et que, par conséquent, il devait parler la langue universelle: le français.

- Je me suis trompé d'endroit, je regrette de vous avoir dérangé, lapin parlant, dit CosmosGalaxy, sollenellement.
- Un aventurier au coeur sage n'est jamais un dérangement pour nous, se contenta de répondre le petit lapin.

Le lapin se mis à agiter ses oreilles avec une rapidité extrême et il se mit à voler. La surprise de CosmosGalaxy redoubla. Non seulement le lapin parlait, mais il volait!

- Il y a une tradition en ces lieux inconnus, continua le lapin. Nous, le peuple caché des animaux parlants, sommes habituellement destinés à vivre dans l'ombre, loin des hommes. Toutefois, si jamais l'un d'entre nous se retrouvait face à un être semblable à ta race, il serait de son devoir de l'accompagner et de le conseiller jusqu'à sa mort. Telle est notre destinée, nous ne pouvons nous y refuser. Tu es la première personne en ton genre que je recontre, tu sais ce que cela veut dire?

CosmosGalaxy fut quelque peu dérangé par les paroles du lapin. Il était un solitaire et maintenant, ce lapin était en train de lui annoncer qu'il devait l'accompagner?

- Sans offence, lapin parlant, mais je suis un solitaire. Cela fait sept mois que je n'ai pas fait le moindre rapport humain et je crois que je préfère rester dans ma situation actuelle. Je comprends ta mission, mais je ne peux me résoudre à accepter ta présence à mes côtés.

Aussitôt, CosmosGalaxy se retourna et s'éloigna de l'arbre. Le lapin avait arrêté de voler et s'était assit. CosmosGalaxy regardait attentivement devant lui. Toutefois, quelque chose le dérangea à nouveau. Il ressenti un pincement au coeur. Son retour parmi la civilisation, aussi minime fut celle-ci, refaisait surgir des sentiments qu'il avait éprouvé autrefois, sept mois auparavant. Il s'en voulait de laisser ainsi le lapin derrière lui. Qu'était-ce donc ce sentiment?... La pitié... Oui, de la pitié. CosmosGalaxy arrêta subitement de marcher. Il baissa la tête, repensant à ses souvenirs heureux emprisonnés dans sa mémoire, des souvenirs où il s'amusait avec des amis à lui étant jeune...

Il tourna le tête en direction de l'arbre. Le minuscule lapin le regardait toujours. Il décela une tristesse dans le regard de la petite bête. Il réfléchit longement.

**Mmmh... Je ne vais pas pouvoir rester asocial comme je le suis éternellement. Je sais que tôt ou tard, je vais devoir me résigner. Ça peut être un début.**

Gardant toutefois le même air austère et triste, il fit signe au lapin de le rejoindre. Celui-ci, tout joyeux, se remis à battre des oreilles et vola à sa rencontre. Ils continuèrent à avancer ensemble.

- Mon nom est CosmosGalaxy. Quel est le tient, lapin parlant?
- Je suis un solitaire, comme toi. Je ne me suis pas attardé à me donner un nom.
- À partir de ce jour, tu seras connu sous le nom de...

CosmosGalaxy réfléchit un moment... Soudain, un souvenir lui revint en tête, le souvenir d'un ami... d'un vieil ami qu'il avait fréquenté autrefois... Celui qu'il avait considéré comme le seul véritable ami qu'il n,avait jamais eu.

- ... AlphaXeno.

Tous deux silencieux, l'aventurier et le lapin continuèrent à avancer dans les contrées de Helyanwë...

(HJ: oh my god, j'en revient pas, c'est bien trop hot! )

L'elfe marchait avec son bâton devant elle en le frappant sur le sol. Elle ne voyait pas du tout ou elle se trouvait mais l'essence qui émanait de cet endroit était magique. Eldwen mit sa main devant elle jusqu'a ce qu'elle touche une surface dur et rugueuse. Elle en déduit donc qu'elle était devant l'arbre en question.

-Dite moi, que suis-je sensé faire? dit elle en se retourna face au lapin.

AlphaXeno ne tarda pas à répondre.

- Je ne connais pas toutes les formalités qu'exige le procédé que je veux administrer à mon maître CosmosGalaxy, mais en principe, vous ne devrez rien faire de particulier. Par votre seule présence, vous manifestez votre aide envers mon maître et cela assure la réussite du processus.

Il s'approcha de l'imposant tronc du gigantesque arbre et se posa par terre. Il ferma les yeux quelques instants tout en murmurant des sons inaudibles qui semblaient être des paroles d'incantations. Puis, soudainement, il rouvrit les yeux: ceux-ci était luminescents d'un faisceau blanc presque aveuglant.

- Je demande à ce que celui qui règne sur notre noble communauté se montre à moi! Vous, grand souverain et riches sujets! Je demande humblement votre présence!

À ces mots, un léger tremblement de terre se fit sentir et un grand trou apparut à ras le sol devant l'Arbre de la Renaissance. De cette grande ouverture terrestre sortirent uns à uns des animaux. À première vue, ceux-ci semblaient tout à fait normaux, mais leur taille était singulièrement supérieure à celle d'un animal normal de leur espèce. Ils se placèrent tous autour du grand trou jusqu'à l'entourer complètement. Ils regardaient tous AlphaXeno et CosmosGalaxy tendu par terre. Soudain, une lueur rougeâtre apparue au fond du trou et un instant après, un grand oiseau en sorti. Grand, celui-ci donnait l'impression d'être complètement enflammé vu les flammes qui entouraient tout son corps. Il était d'apparence majestueuse: ses profonds yeux bleus subjugaient AlphaXeno et l'elfe; son bec d'un jaune cristallisé semblait avoir été façonné à même l'or; ses plumes rouges et orangées se déployaient avec grâce et au bout de sa queue se trouvaient de longues plumes légères jaunes. Cet oiseau n'était autre que le légendaire Phénix, celui qui renaît de ses cendres...

- Moi, légendaire Phénix, je t'ai entendu psalmodier les chants ancestraux d'appel. Je me présente sans réticence à toi, petit lapin. Parle. J'écoute.

AlphaXeno s'approcha lentement.

- Je m'incline devant votre opulente beauté, Votre Grandeur, et j'implore votre aide. Je suis ici pour venir en aide à mon maître et ami. Puissiez-vous remarquer, Votre grandeur, le prince malheureusement déchu CosmosGalaxy.

Le lapin se mit de côté pour que le Phénix puisse bien voir CosmosGalaxy, toujours inconscient, étendu par terre.

- Je vois avec déconcertance que ton maître semble blessé... et malheureux, fit remarquer le Phénix.
- Il a longtemps voyagé, il est parti sept mois en exil, complètement retiré de la civilisation. Cet exil l'a complètement abattu moralement. Il n'a plus contrôle de lui-même et ses instincts primaires semblent prendre le dessus sur sa raison. J'ai peur qu'il ne devienne un être sans coeur et haineux.

Le Phénix s'approcha et se posa juste devant CosmosGalaxy. Il mit sa tête près de celle de l'inconscient et fit mime de le renifler. Puis, il se tourna vers AlphaXeno.

- Ce que tu dis est vrai. Je sens en lui une perdition sans fin. Une question seulement: pourquoi venir me voir pour une telle situation?
- Je voudrais lui administrer la Grande Guérison.

Le Phénix fronça ses épais sourcils en entendant la requête d'AlphaXeno. Bien qu'elle ne sembla pas l'offusquer, cete demande le laissa perplexe.

- J'espère que vous comprendrez, noble sujet, que la Grande Guérison ne peut restaurer complètement la santé psychologique de ce jeune garçon. Ce procédé peut freiner la croissance des instincts polémiques, mais les annihiler complètement relève d'une intervention psychologique que seul l'humain lui-même peut effectuer.
- J'en suis conscient, Votre Grandeur, répondit le petit lapin, mais je reste convaincu que la Grande Guérison lui sera tout de même utile. De grâce, je m'incline devant vous: aidez mon maître...

Le Phénix reprit son envol et regarda le corps mal en point de CosmosGalaxy. Il hésita un moment puis acquiessa.

- J'accepte votre requête. Le Second est-il présent?
- Oui, et il s'agit d'une Seconde.

AlphaXeno désigna l'elfe de la tête. Aussitôt, le Phénix s'approcha de la jeune fille. Il avait reprit un regard serein pour ne pas l'effrayer.

- Noble membre de la race elfique dont j'ignore le nom, j'ai besoin de savoir si vous êtes conscentante à...

Le Phénix ne termina pas sa phrase. Il regarda plus attentivement le visage de la jeune elfe, ses yeux plus particulièrement. Il décela leur vide.

- Diantre, vous êtes aveugle, très chère! Vous me voyez désolé de vous voir dans une telle situation déplorable.

Il vint se poser aux pieds de la jeune fille.

- Dame, peut-être ne me remarquez-vous pas, mais je suis un Phénix, le seul Phénix existant en ce monde, il est à dire. Vous connaissez sûrement ma légende... ainsi que mes nombreux pouvoirs.

Constatant le silence qui s'installait, il s'éclaircit.

- Mes larmes ont le pouvoir de guérir tous les maux. Il m'attriste grandement de vous voir ainsi aveugle. Peut-être cela vous comblerait-il de joie si je mettais fin à votre cécité...

Eldwen s'inclina au phénix. Cette oiseau de légende était très apprécier des gens de sont peuples qui était très près de la nature en soi. Lorsqu’il lui proposa de lui redonna la vue elle resta quel que peut septique a cette idée et demande si soudaine. A vrai dire, elle ne s'était jamais imaginé a ravoir sa vue un jour.

-Je me prénomme Eldwen et je me prosterne devant votre grandeur. Votre offre est d'une gentillesse qui suit votre légende mais je ne puis accepter malheureusement. Lorsque je regarde cet humain ou bien d'autre que j'ai pu écouter, je me rend compte a quel point l'homme peut être d'un sans cœur énorme. Je n'ais pas envie de voir les ravage du temps sur nos terre déjà si en péril. Je préfère rester dans le noir et de voir avec mon cœur que mes yeux. Merci de votre cadeau mais je ne peux l'accepter.

Sont regard se tourna vers Cosmosgalaxy qui semblait toujours être pris du coup que le lapin lui avait donné. Puis qu'il n'avait encore rien dit.

-Dit moi grand maitre de la nature comme puis-je aider ce mortel toucher par la colère de la souffrance de sont exile?

AlphaXeno fut profondément touché par la grâce qu'administrait la jeune fille prénommé Eldwen à l'égard du Phénix. Le fait qu'elle refuse un si précieux cadeau de la part du grand maître de la nature existentielle était d'une volontée exceptionnelle. Il fut complètement bouche-bée face à la réponse d'Eldwen. Il admirait cette grande sagesse.
Le Phénix reprit la parole.

- Tout ce dont j'ai besoin, c'est de votre conscentement à voir ce jeune humain vivre sous un jour plus glorieux et plus luminescent. Manifestez votre désir de voir CosmosGalaxy avoir une vie moins souffrante. De ce fait, la Grande Guérison pourra lui être administrée et cela l'aidera à retrouver le chemin de la lumière. De par cette action accomplie, il pourra sûrement, à son tour, ramener quelqu'un sur le chemin de la raison à l'avenir, comme vous l'avez fait pour lui.

Eldwen plaça sa main devant elle et l'esprit de du loup vint se placer sous sa main. Elle se pencha avec l'aide de l'esprit près de CosmosGalaxy. Ses mains se posèrent sur le visage de l'homme. Elle caressa le visage endormie du garçon avec douceur et compassion. Eldwen récita une prière de paix, de son peuple, a voix base.
Elle se releva et recula un peu plus loin. Ses yeux était grand ouvert laissant place a de grand yeux tristement éteint qui semblait vide mais qui était en faite sa force.

-Oui, je désire que cet homme vive un jour nouveau. Que la paix et la douceur gagne son cœur. Je veux qu'il puisse vivre une vie moins souffrante. dit-elle sur un ton sincère.

- Qu'il en soit ainsi, répondit le Phénix.

Celui-ci s'envola au dessus du trou d'où il était sorti. Les autres animaux parlants étaient tous encore autour du sombre vide, immobiles. L'oiseau vola en sur-place. Il se place face à l'Arbre de la Renaissance. AlphaXeno, conformément à ce qu'on lui avait appris, se plaça juste devant CosmosGalaxy, regardant le gigantesque feuillu. Le Phénix pris la parole.

- Arbre de la Renaissance! Toi qui a été planté par la main des Dieux immortels, nous faison appel à ton pouvoir!

C'est alors que quelque chose d'extraordinaire se produit. La ramure de l'Arbre de la Renaissance s'éclaira. Elle émit des scintillements successifs, s'éclairant et s'assombrissant à intervalles régulières. Aussitôt, de minuscules grains de lumières apparurent de nulle part, éclairant toute la place. Elles virevoltaient tout doucement...

- Moi, le Phénix, esprit gardien de cette terre magique, souhaite voir quelqu'un revivre sur le chemin de la lumière céleste, continua le Phénix. Je désire que cet humain ici bas soit débarrassé de ses subjugantes chimères et qu'il soit béni par la Grande Guérison!

AlphaXeno se dressa alors sur ses pattes arrières.

- Que l'étendue de vos pouvoirs puissent toucher cet être innocent!

L'arbre devont luminescent. La ramure devint blanche et les feuillage jaune. Cela produit une lumière des plus aveuglantes. AlphaXeno, Le Phénix et les autres animaux se bloquèrent le visage pour ne pas être heurté par la puissance du rayon de lumière. Une fois que celle-ci baissa d'intensité, tous regardèrent ce qui se passait. CosmosGalaxy flottait en l'air et montait lentement, maintenu par de petits grains de lumière bleue. Toujours inconscient, il s'éleva jusqu'à atteindre le niveau du feuillage. Il resta en l'air un petit moment. Tout à coup, de grosses balles bleues lumineuses apparurent du feuillage. Elles firent du demi-cercle en l'air et vinrent se désintégrer sur CosmosGalaxy. Aussitôt, celui-ci fut enveloppé par une lumière blanche. La scènme resta telle quelle pendant un moment jusqu'à ce qu'une explosion de grains lumineux éteint le cercle blanc dont était entouré l'aventurier. Celui-ci fut déposé lentement sur le sol et tout de suite, l'arbre revint à son état normal et les grains de lumière disparurent.
AlphaXeno remarqua qu'un symbole était apparu sur le bras droit de son maître. Il s'agissait d'un cercle avec la forme d'une étoile à dix pointes à l'intérieur: le Disépointe.

- Votre Grandeur! s'écria AlphaXeno. Le précédé a marché! La Grande Guérison a été administrée avec succès!
- Voilà une excellente nouvelle, répondit hublement le Phénix. Maintenant, AlphaXeno, je te somme de veiller sur ton maître. Respecte tes nobles coutumes en tant qu'animal parlant et guide ce jeune homme vers un chemin plus joyeux.

Celui-ci se retourna ensuite vers Eldwen.

- Votre dignité est remarquable, mademoiselle. Soyez sûr que je ne vous oublierai pas.

Puis, sur ces mots de sagesse, il retourna au fond du trou accompagné des autres animaux. Le même petite tremblement de terre se fit sentir et le trou disparu dans les profondeurs de la terre.

Dès lors, CosmosGalaxy remua un peu et ouvrit lentement les yeux. Il avait l'air toujours triste, mais semblait assez perdu. Il s'assit lentement, fatigué.

- Où... Où suis-je?...

Il regarda autour de lui et la première personne qu'il vit fut Eldwen. Aussitôt, il se mit le genou droit à ras le sol, la main droite sur le coeur et baissa la tête en guise d'acte de politesse.

- Salutations à vous, noble être de la race elfique dont j'ignore le nom. Je me nomme CosmosGalaxy Saturnum Ondus Gaëbrillium. Je suis enchanté de faire votre connaissance.

Il releva la tête et regarda le visage de l'elfe.

- J'ai l'esprit très embrouillé, éclairez-moi... Je ne me souviens pas des derniers moments qui se sont passés, mais j'ai l'impression de vous avoir déjà vu...

Les mots d'Eldwen impressionnèrent CosmosGalaxy, bien qu'il fut tout aussi confus. Peu à peu, ses souvenirs revinrent. Adrolozophium, sa trahison, son exil, son arrivée à Helyanwë, sa rencontre avec AlphaXeno... et son odieux comportement envers Eldwen lors de leur rencontre... Il préféra de rien évoquer. Il se releva et AlphaXeno vint de poser sur son épaule droite. Il regarda les tristes yeux d'Eldwen.

- Je... Je ressens toujours cet immense vide dans mon esprit... Un vide triste, morne et insupportable... Je me souviens... Je suis ici pour trouver la paix d'esprit. Déjà, je me sens revivre quelque peu.
- Et pour cause! dit AlphaXeno.

Le petit lapin lui raconta tout le procédé de la Grande Guérison. À la fin du récit, CosmosGalaxy s'assit, on ne peut plus perdu...

- Je me souviens..., dit-il en regardant le sol. Toute cette douleur que je porte en moi... Et pourtant, la Grande Guérison me fait sentir mieux. Je sens une toute petite partie de ma tristesse s'envoler... Aussi petite soit-elle, je crois que vous avez raison, Eldwen. C'est déjà un lourd fardeau dont je suis maintenant départi.

Il regarda Eldwen, adoptant toujours ce regard triste et austère. Soudain, il essaya de faire un mouvement avec les traits de muscles de sa bouche, mais se retint. Il se tourna vers AlphaXeno.

- AlphaXeno, je peux sourire?

La question de CosmosGalaxy estomaqua le lapin volant. Qu'est-ce que CosmosGalaxy avait bien pu vivre pour qu'il lui soit interdit de sourire?

- Euh... Oui, bien entendu, c'est évident...

L'aventurier se leva et fit face à Eldwen. Il fit plusieurs mouvements de bouche, essayant tant bien que mal de sourire. Étrangement, il n'y arriva pas. Quelle ironie! Il connaissait la philosophie sur le bout des doigts, la maîtrisait à la perfection, mais n'était point capable de sourire. Ce sentiment d'impuissance sentimentale le plongea dans une tristesse infinie. Il s'écroula à genoux et frappa le sol avec ses deux mains. Il commença à pleurer.

- La haine et la colère sont capables de quitter mon âme, je suis capable de prononcer des phrases d'une philosophie accomplie et mûre, mais je ne suis pas capable de SOURIRE? Quelle impiété! Quel homme déchu je fais!

Il était à présent ventre contre terre, le visage posé sur le gazon vert. Il pleurait à chaudes larmes...

AlphaXeno parut offensé par les paroles de l'elfe qu'il avait jusqu'ici considéré comme une être sage.

- Vous croyez que la tristesse qu'il ressent en ce moment est la raison d'un disfonctionnement du précédé de la Grande Guérison? Diantre, non! dit-il, haussant le ton de sa voix. La Grande Guérison apaise les maux sentimentaux de la haine et de la colère et de tous les autres sentiments que peuvent ressentir quelqu'un, mais que, normalement, il n'est pas censé ressentir. Toutefois, cette tristesse qu'il éprouve, c'est tout à fait humain! Vous voudriez qu'il cache ce sentiment de tristesse, qu'il dissimule ses pleurs aux yeux de tous? Faire ainsi serait la manière la plus directe d'attirer chez lui la haine et la colère à nouveau!

Le lapin s'approcha de son maître. Il posa la patte droite sur son épaule pour le réconforter et murmura quelques paroles inaudibles aux oreilles de l'aventurier. Celui-ci pleurait toujours. AlphaXeno se retourna à nouveau vers Eldwen.

- Il a le droit d'exprimer sans honte et sans restriction sa tristesse, une tristesse qui me paraît indubitablement justifiée! Vous voudriez qu'il cesse? Quel affront de votre part!

AlphaXeno était conscient qu'il y était allé un peu fort sur Eldwen. Toutefois, ce qu'il disait était vrai: la tristesse de CosmosGalaxy n'était nullement liée à la Grande Guérison. Sa colère démesurée, sa haine incontrôlée, cela oui, ces sentiments intempestifs devaient être calmés et la Grande Guérison avait bel et bien accompli la tâche de les adoucir. Cependant, la tristesse qu'il éprouvait à se sentir incapable d'exprimer un sourire convenable était tout à fait humain. Certes, il s'agissait d'un empêchement en raison de son éternel exil, mais il avait tout ce qu'il y avait de plus humain...